AMPHORES ET CÉRAMIQUE DE L'ÉPAVE DE MARSEILLE

par M. Pernand Benoit

Les premiers résultats de la fouille de l'épave du Grand Gongloué, entreprise par le Commandant J.-Y. Cousteau à bord de la Calypso (fig. 1), avec la collaboration de la Direction des Antiquités, le 15 août 1952 1, permettent de donner une classification provisoire de l'important matériel céramique comprenant des amphores de types différents 2, de la vaisselle campanienne et quelques fragments de «bols de Mégare». Nous nous bornerons ici, en attendant la publication de l'étude générale portant sur l'épave elle-même, qui ne pourra être faite qu'à l'achèvement des fouilles, à donner la typologie des amphores et de la céramique campanienne qui appartiennent à deux régions différentes, la Grèce et la- Grande Grèce.

L'épave, profondément ensablée, affaissée sur elle-même et écrasée sur la pente de la falaise, entre 36 et 45 mètres de fond, couvre une superficie approximative de 28 m. sur 8. Les coupes des tranchées de dévasage faites l'une au Nord (proue ?), l'autre au Sud (poupe ?), à proximité immédiate du récif, montrent la hauteur du chargement empilé sur le pont et l'entrepont : le nombre d'amphores remontées, entières ou brisées, dépasse 2.000, ce qui représenterait moins de la moitié de la cargaison. Le tonnage du navire ne peut être évalué, faute d'en connaître les proportions et -le profil, la longueur de la quille et la largeur des membrures; cependant il est vraisemblable, si l'on chiffre le poids du fret à quelque 500 tonnes, d'évaluer le jaugeage à un millier de tonneaux. C'est à un tonnage de cette importance, 1.250 à 1.300 tonneaux, que le Professeur Lionel Casson a évalué la capacité de VIsis, décrit par Apulée dans son Navigium, en se - fondant sur les rapports de longueur de la quille et du rayon : une telle capacité ne sera atteinte à nouveau qu'au